quanto resta della notte
Ce que reste de la nuit
Ce texte est né de la nécessité d’aller au-delà de la nuit pour imaginer un temps dédié à l’amour, pour vivre la maladie comme une guérison, la mort de la mère comme le rapprochement d’un fils à la vie. Par conséquent, il s’agit d’un acte d’amour. « J’aimerai avoir une glace au citron, dit ma mère. Trois heures du matin et tout est fermé. Un fils rentre chez lui après très longtemps et que fait-il ? Que fait-il ? Dit ma mère. Il sort la nuit chercher de la glace au citron pour sa mère. » Dans cette conversation, on trouve le besoin de chaque homme de surmonter les drames, les morts et le contradictions, de chercher une foi, une colline qui soit un lieu de salut, où croire, où demander l’absolution.
L’histoire est une succession de souvenirs qui réveillent la vérité cachée dans le cœur de Pietro, le protagoniste. Des milliers de mots placés en l’espace de trois jours, une via crucis, une mère qui va mourir pour redonner naissance à son fils une deuxième fois. Sur scène, un acteur est assis sur une chaise, immobile, ancré, attaché à l’histoire, cloué, contraint dans cet espace temps pour ne pas distraire le corps de ce qui se passe à l’intérieur, sans aucune issue.
Quanto resta della notte est un cri muet, calme-agité, parsemé de larmes et de remords, un sacrifice nécessaire, un geste extrême en silence. C’est un appel à la conscience, à écouter les autres pour s’abandonner au pardon. C’est une croix à porter, un frère à bercer au fond du cœur, une mère à accompagner jusqu’au dernier pas. Il n’y a donc pas d’échappatoire, pas de place pour la fiction. L’immobilité est elle-même une confrontation extrême avec la vie qui bouge à travers le parler avec les autres qui ne sont personne d’autre que lui-même.






